Ce matin le vent de suroît chariait d'énormes nuages gris et ventrus, toujours prêts à lâcher des trombes appelées ici averses.
Tout était gris et même vert de gris car la mer avait cette couleur indéfinissable, hostile, que soulignaient les crêtes des vagues qui venaient se briser sur le môle en se transformant en montagnes d'écume. C'était au moins très photogénique.
Au large, cette vert-grisaille marine se confondait avec celle d'un ciel fort peu aimable.
Penché comme un vieux bigouden, j'ai résolu d'aller jusqu'au môle. Mouillé mais les narines agréablement chatouillées par les embruns .
Deux voiliers tiraient des bords, voiles réduites, histoire de refuser la défaite de l'homme devant la force de la nature. Ils n'ont pas tenu longtemps.
Moi aussi. Mais vent arrière fait la mer belle, dit-on...j'avais même chaud, ayant opté pour le pull marin et la parka calfeutrée.
Curieusement, alors que le vent soufflait du sud le ciel paraissait vouloir se dégager par le nord.
J'étais à peine arrivé chez moi que le soleil violait mon domicile par la grande baie vitrée qui sépare les jardins dits d'été et d'hiver en fait de dehors et de dedans.
Mon poisson du dimanche consommé, l'envie me vint d'aller me ballader .
Il y a prés de chez moi la côte sauvage et divers accés par les dunes ou la forêt de pins. Je n'avais pas grande envie d'avaler des kilomètres. Je choisis donc un parcours sur les dunes et un long retour par le bord de mer, sur les rochers si possible.
Certes il y avait encore des nuages mais le bleu dominait. Le vent était tombé mais ici et là, dans les rochers, il y avait encore comme des flocons de neige, bien des heures aprés le coup de vent: l'écume ne s'était pas encore liquéfiée.
De gris le matin le camaieu avait viré au brun. Brun clair le sable encore mouillé, brun foncé les rochers que la mer ne cessait de révéler en se retirant, bruns avec les traces violettes des algues arrachées et jetées au hasard sur la plage ou les rocs.
Ici et là, comme des bourgeois endimanchés, l'air grave et l'allure empesée, des couples de goelands arpentaient silencieusement la grève, un peu ridicules et sans réticule mais finalement amusants.
Un soleil chaud , si chaud que bien vite je me suis débarrassé de mon pull et ai parcouru mes 6 ou 8 km en chemisette, illuminait le paysage dont les pluies du matin avaient ravivée les couleurs. Les bipèdes d'ailleurs ne savaient plus que faire: certains pieds nus et le torse chaudement couverts, d'autres, comme moi, allégés, d'autres enfin vêtus comme pour aller explorer la banquise et jetant sur le marginal que j'étais des regards ou d'envie ou de colère. Il est vrai que je suis "naturellement" plus enveloppé que la plupart!
J'ai fait tout le parcours comme ça, sur la dune puis sur la grève et surtout les rochers. Il y avait une harmonie de couleurs qui m'enchantait.
En passant prés de l'ancienne église St Nicolas où s'exposaient les oeuvres de peintres locaux, avec dans la tête un débat vain avec mes amis T à Paris du genre l'art existe-t-il toujours? ou le beau peut-il coexister avec le performant? , je suis allé voir ces peintres. Une dizaine. je suis resté 5' chrono. Je n'en dirai pas plus. Jeff est le modèle depuis que Versailles a exposé ses homards.
Et tranquillement je suis revenu chez moi, finalement assez satisfait de ce dimanche varié.
à jean claude piret je ne connais que trop le monde associatif agissant dans le domaine dit social et aussi PPK qui en tant que Conseiller Maître à la Cour des Comptes en connaissait un rayon. Cette pseudo externalisation de missions dévolues à l'Etat dont le coût est énorme et le contrôle inexistant et l'efficacité d'autant plus nulle que les acteurs le sont tout particulièrement (genre cheveux longs idées courtes et paroles sans fin. C'est une sorte de clientélisme. Gageons qu'il a fait de nombreux petits et grands depuis avec les "progrès" de la régionalisation. Mais il fait bien partie de cet immense marigot français. Certains ici prétendent que NS a fait une vaste réforme de la France...oui il a vidé la mer avec une cuillère à moka! Ce sont des décennies de dérives bananières qui sont autant de détournements de l'argent public, d'abus du bien social! Ce qui rend le nettoyage du marigot quasi impossible est la taille et la profondeur et l'ancienneté qui fait que toute la classe politique française est compromise et d'autant plus que un fort % des membres de cette classe porte deux ou 3 casquettes. Il faudrait renforcer les pouvoirs de la cour des comptes en y adjoignant des poursuites judiciaires, au moins et un renforcement de son personnel. Mais cela serait contraire au fonctionnement de l'Etat puisque les décideurs sont des élus! J'ai rédigé il y a quelques jours un commentaire intitulé archaïsmes...et j'ai aussi indiqué où se trouvait le curseur français entre citoyenneté et individualisme (en rappelant que en se bornant à l'Europe, le pire que je connaisse est la Sicile. C'est toute l'ambiguïté de notre pays qui fait que pour une question de pouvoir personnel local on est capable de détruire un grand port comme Marseille. Mais qui a fait disparaître l'Instruction civique dans les programmes scolaires? C'est exactement comme si on avait enlevé une vertèbre à notre colonne vertébrale. Dira-t-on encore et encore tout le mal que la parti communiste et ses dérivés ou associés ont fait à ce pays en toute impunité? Lire les menaces des grèvistes...indifférents au coût gigantesque de leur malfaisance! De même que IR fait un travail de laboureur des cerveaux et des coeurs, de même Claude Imbert. La qualité de leurs articles se vaut. Ils ont d'ailleurs le même maître, Revel, qui n' a cessé de pourfendre les cuistres français qui abondent, prolifèrent. Je reviens toujours à cette double condition d'un engagement de réforme permanent: la suppression des double et + mandats (rémunérés ou pas) la suppression (au moins) du privilège électif dans le Statut de la fonction publique. ces deux abus du politique sont au coeur de notre déclin. Mais je m'étonne toujours que cette antienne ne soit pas reprise et reprise et reprise encore par un nombre toujours plus grand!
Ceci constitue une explication de mes comportements et parfois propos. Il ne s'agit pas de faire pleurer dans les chaumières ni de solliciter quelque compassion.
Mais trop c'est trop!
Ce que l'on sait des vicissitudes de ma vie, depuis son commencement, et surtout ce que l'on ne sait pas , forment un magma qui bouillonne en moi comme celui d'un volcan. Rien en effet n'a pu être régulièrement, séquentiellement résilié; tout n'a cessé de s'acccumuler .
Il y a eu une occasion de le réduire ou de le contenir durablement, en Juin 1987. Quand j'ai "éclaté" et, heureusement, grâce au médecin du Consulat Général, été pris en charge par une clinique de psy et notamment Anna qui fut véritablement le nautonnier d'une barque comme emportée par un torrent de lave.
Oui peut être si j'avais pu terminer les analyses que j'avais initiées alors au Brésil ou en France en 1997, quand j'ai été également trés en danger grâce cette fois à un prélat, Breton. Cette fois-là, j'ai arrêté l'analyse en cours quand j'ai pensé que Ivan D. avait plus besoin que moi et en urgence de profiter de mon analyste (d'autant qu'elle intervenait gratuitement, en raison de l'amitié qu'elle entretenait avec Claude Larre, le jésuite chez lequel j'habitais; en fait c'était une vieille maison appartenant à la Compagnie, sur la colline de Passy, où était logé l'Institut Ricci et où s'élaborait la première encyclopédie du chinois).
Je suis donc toujours hyperstressé et assure vaille que vaille un auto contrôle du magma. Mais il suffit d'une variation de la pression, une petite injection d'un nouveau stress, pour que le magma devienne incontrôlable et que ses forces internes libèrent quelque réaction physique,psychique ou qui pourra être un comportement, des propos...ou pire! Pour un volcan l'éruption libèrera la pression et cela sera chaque fois différent en nature, site, intensité.
Le silence peut être aussi une de ces réactions.
Mais ces réactions ne purgent pas le magma comme c'est le cas pour un volcan puisque la nouvelle pression s'agrège à celle interne au magma lui-même.
Que faire? Désormais plus rien si ce n'est essayer d'éviter tout nouveau stress et attendre... l'implosion!
Par exception, je cite cet article in extenso. J'y ai fait référence dans un commentaire adressé au Blog de Ivan Rioufol que vous trouverez donc sur cet excellent bloc notes. Ce commentaire raccorde cet article à mes analyses du déclin (au mieux) de notre pays.
"Castro a mystifié les intellectuels français"
Par Axel Gyldén, publié le 21/10/2010 à 08:00
L'exilé Jacobo Machover raconte dans son dernier essai comment le régime cubain a su manipuler l'intelligentsia parisienne. Un vrai défilé de stars...
Maître de conférences à l'université d'Avignon et professeur à l'ESG Management School de Paris, l'opposant cubain Jacobo Machover publie un ouvrage qui dénonce les compromissions des intellectuels français (et du monde entier) avec la dictature castriste. De Jean-Paul Sartre à Oliver Stone, cet exilé à Paris démonte les ressorts d'un "aveuglement coupable".
Pourquoi, plus que d'autres, les intellectuels français ont-ils été fascinés par la révolution cubaine ?
Certains traits en rappellent la Révolution française, notamment ses excès - la Terreur. Dès les premiers jours qui suivent la victoire castriste, les exécutions publiques sont quotidiennes et s'étalent à la Une des journaux ainsi que dans les actualités cinématographiques. Loin d'être cachée, la mort devient un spectacle. La révolution cubaine, dès l'origine, montre son vrai visage : exécutions quotidiennes, condamnations à des peines insensées (vingt, vingt-cinq, trente ans), censure de la presse. Et pourtant l'intelligentsia française accepte, approuve, voire sanctifie, ce qui se passe à 7000 kilomètres de chez elle.
Pourquoi ?
Le journal Le Monde a joué un rôle important. Son envoyé spécial, Claude Julien, rend compte de la situation sans recul critique, en laissant accroire que les exécutions répondent à un mouvement spontané, alors qu'au contraire la soif de vengeance est exacerbée par la revue cubaine Bohemia, qui compare la dictature de Batista au régime nazi et la justice expéditive cubaine au tribunal de Nuremberg. Le Monde relaie également le chiffre fantaisiste des "20 000 victimes du régime de Batista". En réalité, il y en a vraisemblablement eu dix fois moins. Saint-Germain-des-Prés avale la version officielle sans jamais rien remettre en question. C'est l'exact contraire de ce que doit être la posture d'un intellectuel vis-à-vis d'un pouvoir, surtout s'il s'agit d'une dictature. De fait, Fidel Castro a mystifié les intellectuels français.
Qui, en France, relaie son point de vue ?
D'abord Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. En février et mars 1960, ils effectuent un long voyage sur l'île. Subjugué par Fidel et fasciné par la jeunesse des révolutionnaires cubains (si différents des bureaucrates moscovites), Sartre publie une série d'articles dithyrambiques dans France-Soir. Simone de Beauvoir, elle, justifie les exécutions sommaires dans plusieurs interviews.
Vargas Llosa, le nobel qui rend La Havane hystérique
Pour chaque éloge, tu recevras deux insultes", a dit un jour le poète chilien Pablo Neruda au Péruvien (d'origine) Mario Vargas Llosa. Pour les insultes, le quotidien officiel du Parti communiste cubain s'est immédiatement porté volontaire, après l'attribution du prix Nobel de littérature, le 7 octobre, à l'auteur de La Tante Julia et le scribouillard et de La Fête au bouc, en le qualifiant d'"anti-Nobel de l'éthique". "Ne doutant pas des apports innovateurs à la littérature universelle" du romancier naturalisé espagnol, le journal Granma estime toutefois que "ce qu'il a construit par l'écriture, il l'a détruit par sa répugnance morale, ses impudences néolibérales, la négation de ses origines et son obéissance aux diktats de l'empire". Et d'ajouter : "Il n'y a pas de cause indigne dans cette partie du monde que Mario Vargas Llosa n'ait cessé d'appuyer et d'applaudir." Dans ses livres comme dans des articles et chroniques publiés dans les journaux du monde entier, Mario Vargas Llosa a toujours défendu la liberté. Il s'est engagé pour le droit des femmes à l'avortement, l'égalité pour les homosexuels, la légalisation de la drogue, et contre les nationalismes sous toutes leurs formes. Ami de Cuba dans les années 1960, l'écrivain a rompu en 1971 avec le régime de Fidel Castro à la suite de l'arrestation du poète Heberto Padilla et de la répression à l'encontre de certains intellectuels. Sur Cuba, le prix Nobel, âgé de 74 ans aujourd'hui, s'exprimait en ces termes dans une interview accordée, en 2009, au quotidien espagnol El Pais : "Bien sûr que je me suis trompé. J'ai défendu la révolution cubaine. J'ai cru qu'elle représentait ce que nous étions si nombreux à rechercher : une société irriguée par la liberté. La vérité est que je voulais croire ce que je croyais voir. Mais j'ai reconnu mes erreurs. Ce qui est grave, c'est de persévérer dans l'erreur. Aujourd'hui, l'idéal à Cuba se réduit à prendre un bateau pour mettre le cap sur Miami."
Après, c'est le défilé : des centaines d'intellectuels français, dont Françoise Sagan, Robert Merle, Philippe Gavi (cofondateur de Libération), la cinéaste Agnès Varda ou encore Bernard Kouchner, se rendent en pèlerinage à La Havane. C'est l'endroit où il faut être vu. Che Guevara compromet certains visiteurs en les invitant à assister, avec lui, à des exécutions publiques à la prison de la Cabaña, ainsi que l'a rapporté l'écrivain roumano-brésilien Stefan Baciu dans Rideau de fer sur Cuba.
En France, sur la centaine de textes et d'ouvrages parus à l'époque, seuls deux formulent des critiques lucides : Castro l'infidèle, d'Yves Guilbert, et Autopsie du castrisme, de Léo Sauvage. Il faut dire que le régime cubain sait mettre ses invités (intellectuels, journalistes, universitaires, hommes d'affaires) dans les meilleures dispositions possibles en leur fournissant des prostitués des deux sexes. En prenant soin, parfois, de les photographier ou de les filmer à leur insu pour les compromettre.
En 1971, l'affaire Padilla marque cependant un tournant.
Auteur d'un recueil de poèmes "subversifs", Heberto Padilla doit se livrer à une autocritique publique humiliante, dans laquelle il s'accuse d'être un ennemi de la révolution. Scandalisés, des dizaines d'intellectuels, dont Sartre, ouvrent les yeux et publient un manifeste dans Le Monde. Le ton reste très respectueux. Les signataires demandent au "commandant en chef" de revenir aux principes initiaux de la révolution... qui sont, comme je l'ai dit, la "terreur" et le sang versé ! L'un des signataires n'est autre que le Prix Nobel 2010, le Péruvien Mario Vargas Llosa - devenu depuis le principal pourfendeur du castrisme (lire l'encadré ci-contre). Mais d'autres signataires rentrent vite au bercail, tel Gabriel Garcia Marquez.
En France, L'Express, dirigé par Jean-François Revel, se distingue en publiant, en 1979, un numéro intitulé "Où va Cuba ?", très critique. Mais Fidel peut compter sur des soutiens indéfectibles : Jack Lang, visiteur assidu sur l'île, Danielle Mitterrand, un cheval de Troie qu'utilise Castro pour se faire inviter sur la scène européenne, ou encore Ignacio Ramonet, ex-directeur du Monde diplomatique, dont la "castrolâtrie" est connue.
Aujourd'hui, les cinéastes Oliver Stone et Michael Moore ont pris le relais. Le premier finalise actuellement son troisième film dédié à Fidel, après Comandante et Looking for Fidel. Le second, qui chante les louanges du système de santé cubain dans son long-métrage Sicko, se permet, lui, de prononcer des paroles très méprisantes à l'égard des exilés cubains, dont il ignore sans doute que, parmi eux, il y a aussi quantité d'anciens guérilleros ayant lutté contre la dictature de Batista. A l'image de tous leurs prédécesseurs, les deux cinéastes américains n'interrogent jamais les 2 millions d'exilés cubains mais se contentent de la description caricaturale qu'en fait le régime castriste. La voix du peuple cubain ne peut pourtant s'exprimer librement qu'en exil.
AFP
"Fidel peut compter sur des soutiens indéfectibles comme Danielle Mitterrand, un cheval de Troie qu'utilise Castro pour se faire inviter sur la scène européenne".
Sur quels autres intellectuels, outre ces célébrités, le régime cubain s'est-il appuyé ?
Fidel Castro a compris que la base de soutien à la révolution était l'éducation, c'est-à-dire l'endoctrinement. Et qu'il pouvait, par ce biais, propager une image positive au-delà des frontières. Depuis toujours, le gouvernement invite sur l'île, tous frais payés, un nombre impressionnant d'universitaires, surtout des Français et des Américains. En rentrant dans leurs pays, ces précieux relais d'opinion sont bien placés pour diffuser la bonne parole à travers des livres ou via l'enseignement - en particulier l'histoire et l'espagnol.
Dans un livre publié en 1979, intitulé Cuba (Librairie générale de droit et de jurisprudence), la juriste Francine Demichel "démontrait" que la Constitution de 1976, calquée sur le modèle soviétique, était un modèle de "démocratie pluraliste". Admiratrice du castrisme, l'auteure a par la suite présidé l'université Paris-VIII (Vincennes-Saint-Denis) entre 1987 et 1991, puis régné sur l'université française : sous le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), elle était directrice de l'Enseignement supérieur au ministère de l'Education nationale !
Le résultat c'est que, depuis cinquante ans, d'innombrables liens ont été tissés entre universités françaises et cubaines, donnant lieu à des colloques et à la publication d'ouvrages. Bordeaux-III a depuis longtemps un accord de coopération et d'échange avec l'université de Santiago de Cuba. L'université de Cergy-Pontoise est dirigée par une propagandiste bien connue de la "culture" castriste, Françoise Moulin-Civil. Encore un exemple ? En 2007, l'une des épreuves du capes d'espagnol (qu'il convenait d'étudier à partir d'un ouvrage signé du procastriste Jean Lamore) portait sur "les étapes de la construction de la démocratie socialiste à Cuba". La "démocratie à Cuba" ! On croit rêver.
Cuba, l'aveuglement coupable. Les compagnons de la barbarie, par Jacobo Machover, Armand Colin, 19,50 € Sur le même sujet, voir aussi le classique: La Lune et le Caudillo. Le rêve des intellectuels et le régime cubain, par Jeannine Verdes-Leroux, Gallimard, 30 €
je veux vous féliciter tout particulièrement pour ce remarquable bloc notes où je me retrouve, vous le savez bien, totalement. Comme les serpents, la France arrivera-t-elle sans trop de dommages cette fois à faire sa mue en se débarrassant de cette vieille peau qui lui est devenue une sorte de "Tunique de Nessus". On peut discuter philosophiquement le mot progrès à la condition unique de ne pas nier l'évolution. J'ai écrit ici (et ailleurs) les indicateurs internationaux (une bonne trentaine, leur nombre compensant largement les défauts que l'on pourrait reprocher à tel ou tel)sur longue période. Tous forment une droite descendante avec des étapes fortes de régression, toutes pour notre pays. A croire donc que effectivement (comme naguère) la gauche veut implicitement détruire la France, non pas au bénéfice de l'émergence d'une idéologie politique néo...(et de ses apparatchiks) devenue impossible dans le contexte ouvert qui caractérise un monde nouveau depuis plusieurs décennies mais de la domination d'un système totalitaire et de l'appauvrissement collectif. Il n'y a en effet rien à gagner certainement et certainement aussi tout à perdre. Il est urgentissime que le gouvernement et ses relais pratiquent une pédagogie populaire pour pallier les décennies de décervelage organisé par les taupes et termites de l'Education nationale. Il faut entre autres montrer et répéter le mal français qui réside dans cette part d'ombre qui fait tant de mal à la France et qui s'appelle "la gauche". Il est urgentissime d'engager une pédagogie de la solidarité citoyenne, de l'union, citoyenne, de l'équipe citoyenne pour participer enfin et complètement aux défis du monde tel qu'il est, devient, sera. Une pédagogie de l'évolution continue qui évidemmment va devoir passer aussi par une purge. Il faut enfin aussi mettre un terme par différents moyens à des flux migratoires insensés qui, outre leur dangerosité intrinsèque, ne font que compliquer la mue nécessaire. C'est en entreprise qu'il faut raisonner enfin!
mon jardin d'été s'hivernise avec les fleurs de saison dont les cyclamens et je suis frappé par le comportement de deux pots: dans l'un, ces papillons en suspension perchés sur une hampe se tiennent en bataillon serré, raides, défiant froid et soleil comme les soldats de la Garde. Et dans l'autre c'est un foutoir du matin au soir. Certaines se tiennent debout avec des airs languissant à faure miauler un chat, d'autres se vautrent presque sur le sol clamant leur abandon, d'autres encore semblent s'échapper de l'enfer du pot qui les tiennent prisonnières et lancent leurs pétales vers le ciel comme des ailes de papillon qui frémissent dans la brise, l'air de dire : ah! si je le pouvais mais voilà, elles sont prises non par le pot mais par leurs racines, d'autres encore inclinent simplement leur jolie bouche et dressent leur pétales comme des coiffes de douleur...
Quoi que je fasse les deux pots se refusent au jardinier royal qui voudrait qu'elles fussent symétriques. Un pot fait bande à part et l'autre respectueux de l'ordre voulu par le maître.
il me semble bien, dois-je aussi le répéter?, que nous sommes confrontés aux questions posées par la modernité à un pays devenu un songe creux car croyant être toujours le centre de la vérité universelle alors qu'il n'est qu'un vieux pays en voie de "marginalisation" mondiale. Notre orgueil signe notre sous développement. Car, cependant que nous contemplions avec une auto satisfaction suicidaire notre nombril hexagonal illuminé par les lumières d'un temps, ce temps là changeait à la vitesse V. On voit bien aujourd'hui en France ce qu'il advient quand le cortex se racornit, confit dans un passé défunt. On m'a tué pour l'avoir dénoncé; pour autant est-ce que je triomphe? Oh que non. Je suis désespéré de vivre français quand je lis , vois, vis la monstruosité intellectuelle, sociale, économique que ces grèves et autres violences affichent. Cela est aussi vrai de cet abandon à une immigration dévergondée où l'on croyait que l'on pouvait peupler un vieux pays de cultures divergentes voire ennemies. J'ai dit ici de que je je crois de l'antinomie citoyenneté/ individualité...j'ai vécu plus de deux ans en Allemagne et prôné alors, j'avais 22 ans, une vaste copulation franco allemande...On me traitait presque de "boche"! Bravo Angela! Armer Sarko! Armes französisches Volk! Mais comment retourner le cortex, en faire le curetage quand on regarde le spectacle offert par cette représentation publique de notre pays? Faut-il que nous descendions encore plus bas et comme le ludion alors remonter par une poussée aussi violente que celle qui nous fait descendre? Mais quel en serait le prix collectif? Comment de notre désunion, de notre division faire un peuple uni, apaisé, regardant dans la même direction comme une équipe soudée par la volonté de vaincre? On a eu en Afrique du Sud la symbolique de notre défaite, on en voit les signes partout, se multipliant comme par parthénogénèse... Et là nous sommes placés encore une fois devant le vide pédagogique du pouvoir figé dans le passé des rapports de force, incapable par tradition de domination de dire les choses, la vérité et libérant ainsi les chimères les plus violentes et dangereuses pour la collectivité. je suis halluciné par ma capacité prédictive! mais comment la dire? Simple citoyen qui en agissant à sa dimension a reçu tant de coups dans la G...et qui , de plus en plus souvent, se sent las à mourir de tant de vanités, de bouffissures, bref d'orgueils qui vouent notre peuple aux gémonies! Comment change-t-on un pays quand on a fait l'expérience affreuse et nulle de la Révolution?
j'ai un peu honte d'avoir oublié de signaler que les bonnes âmes qui s'indignent des votes à main levée pour les grèves pilotées par la gauche dans les universités ou les entreprises n'ont pas été choquées par le vote à main levée pour le suicide collectif des trappistes, aprés une longue campagne de Chergé, Dieu aidant...d'où sans doute, pour torpiller ce bel unanimisme ecclésial, le fait que le plus vieux se cache sous son lit pour échapper au massacre. Le seul sensé!
cet argument est utilisé dans certains articles qui célèbrent le très beau film (au plan formel, esthétique...) sur les moines de T dont j'ai dit ce que je pense, sur le fond. Cet argument évangélique ne tient pas. En se "sucidant" cette communauté (moins celui, le plus vieux, qui se cache sous son lit) meurt pour personne qui serait aimée d'eux.
Que rapporte leur mort à la population musulmane qui certes les aimait bien et qu'ils aimaient bien? rien, absolument rien sauf que cette population ne sera plus soignée, aidée. Elle restera musulmane, pauvre, malade etc. Leur mort ne laissera pas de trace.
La présence des moines là ne faisait aucun sens. Au delà du sentiment compassionnel que l'on peut avoir pour tout homme ou communauté victime de la barbarie, il n' y a que du pathétique dans cette affaire. On y retrouve la vieille tradition de la hierérchie ecclésiale qui, indifférente aux hommes, a envoyé en mission dans des pays où elle savait pertinemment qu'ils seraient vite et cruellement sacrifiés...pour rien entraînant dans le même martyre inutile et cruel tous ceux qui auraient cru à la parole de ces missionnaires (d'autant que la doctrine ecclésiale telle que définie par Rome devait s'appliquer telle quelle...je rappelle ici la querelle des rites qui a valu tant de morts en Chine au temps où les jésuites y avaient fait une percée étonnante).
Pour moi Chergé est pleinement responsable de la mort suicidaire de sa communauté qu'il domine non seulement de son autorité de Prieur mais aussi de sa volonté sacrificielle.
J'ai réagi exactement comme ça quand j'ai appris ce crime. Je me souviens que l'abbé dont relevait cette communauté en Algérie avait demandé qu'elle revienne en France.
Et voilà qui nous ramène au discours sur le dialogue entre les religions...
Il est possible que ce film trouble certains qui sont nombreux sans doute parmi les spectateurs pat tel ou tel aspect du film opu ce qu'il peut évoquer de l'actualité ou ce qu'il touche au plus profond de nos émotions qui perdurent chez les blasés de la modernité et tous ceux qui biberonnent la trivialité. ET c'est bien ainsi. L'Eglise "récupère" ce film, c'est de bonne guerre vu qu'elle ne'a plus de grain à moudre. C'est Elle qui ne le mérite pas que paradoxalement ces moines aident, post mortem. Paradoxe de cette fin que le détournement de sa finalité supposée!