Premier « grand » dîner
Depuis Dinard 2000 ! J’ai perdu un peu l’habitude , m’ensauvageant socialement ! Terry et Barbara m’avaient invité pour hier, dimanche. J’aurais voulu aller en bicyclette mais comme leur villa se trouve sur la colline Terry a insisté pour venir me prendre.
Vaste maison, au beau jardin arboré, camélias croulant sous les fleurs, rhododendrons qui s’apprêtent à prendre la relève et magnolias qui y songent. Parfaitement entretenu, en bordure de bush.
Réception chaleureuse dans un intérieur très chaleureux. Comme à Londres le radiateur est un logfire en castré dans l’ancienne cheminée et qui chauffe au gaz brûlant éternellement, comme en enfer, des bûches calcinées. Nous sommes 8. Kiwis connaissant la France comme leur poche et qui y retournent pour approfondir, la World Cup en fournissant le prétexte.
Succulent dîner, très british. La table est dressée comme j’ai toujours aimé : plateau nu, set colorés, argenterie et porcelaine.
Un potage au potiron et orange, une petite merveille suivi d’un rôti de porc aux petits légumes accompagné d’une sauce cramoisie aux airelles, gâteau au chocolat et plateau de mille merveilles : fruits confits, petites crottes de chocolat, noix diverses, quartiers de mandarine, lamelles de mangue et au milieu un fromage local qui trône comme un roquefort. Vins .
A l’aise, ils sont tous charmants. Je conseille pour la Bretagne ? Conversation à bâtons rompus où, merveille, je comprends à peu près tout ce que l’on me dit. Signe d’éducation en fait et de culture.
Une découverte charmante. Whakatane j’ai bien fait de suivre les conseils de David de Devonport !
Margaret , cycliste de choc à... chut!, me raccompagnera au Backpacker. Je suis comme coq en pâte ! Merci, chers amis kiwis (en fait Barbara et Terry sont anglais mais venus enseigner ici pendant 3 ans ils croyaient être seulement amoureux l’un de l’autre et ens emble sont tombés amoureux de ce pays… voilà 40 ans !
Lundi matin :
Ma première flemme. Le temps est si beau, lumineux…c’est un appel irrésistible.
J’irai me balader à Ohope. Sitôt dit sitôt fait et comme il fait frisquet, eh bien le bus qui fait la navette en se tortillant dans Whakatane pour ramasser des fantômes (la preuve : il n’a même pas besoin de s’arrêter, ils entrent dans le bus par les fenêtres fermées !).
La route que j’ai parcourue à bicyclette escalade en lacets serrés la longue côte puis descend abruptement sur Ohope.
Pas de baratin, une carte vous dira à quoi ça ressemble. C’est comme le haut des collines une banlieue maintenant chic et aussi une station balnéaire qui ne l’est pas moins. Aux petits cabanons d’avant on succédé de part et d’autre d’une longue avenue plate et droite de près de 10 km de grandes villas qui rivalisent de couleur et d’audace. Un festival.
Cette langue (qui y ressemble fort) de sable est faite de plage vers l’océan, de dunes couvertes de
flax (herbe magique qui a servi longtemps de fibre textile) et de toutes sortes d’espèces aux couleurs d’hiver avec ici et là des touches printanières.
A 4 km des falaises, cette langue longe le Ohiwa Harbour, une vaste lagune bleue où se logent ici et là des parcs à huîtres. Au bout, au terminus du bus, un sentier part qui longe la plage à marée basse , le golf , magnifique, puis s’arrondit avec la côte à mesure que celle-ci longe
la passe. De l’autre côté des collines verdoyantes et plus loin des montagnes en demi cercle.
I
mmense et paisible. Même les oiseaux ne s’effarouchent pas de ce passant qui porte si souvent un drôle de truc sur ses yeux.
Je marche sur la grande plage, l’océan scintille. Puis décide de revenir vers la lagune , au Port Ohope, un projet encore, à peine commencé. Des bateaux ajoutent à la sérénité des lieux.
Comme je me mets à rêver un moineau vient s’agiter sous mon nez et le regard vif et mutin me dit exactement ce qu’il veut : à bouffer !. Les copains rappliquent. Ils sont bientôt une douzaine. Derrière mon banc, des mouettes qui soupçonnent quelque repas, se trémoussent en agitant leur queue « papillon » à pois blancs. J’ai compris. Ouvre mon sac. Puis la boîte où se trouve mon mélange vitaminé. Et je lance des cacahuètes et autres friandises. Un vrai ballet avec jetés-battus-d’ailes parfaits.
Certains se font chiper leur demi cacahuète , la chipent à leur tour au voleur. Les mouettes s’avancent comme des chars Patton , l’œil rouge comme les pattes. En fait elles font peur aux moineaux pour rien car elles n’aiment pas les cacahuètes qu’elles goûtent et crachent, l’air furieux. Les petits rappliquent derechef. Quelle goinfrerie. Ils s’ étrangleraient de précipitation.
Et ils en redemandent. Bon puis que j’y suis ! plusieurs gestes de semeur. Ils ont un appétit ! Mais c’est décidé, je m’en vais car il va me falloir reprendre le car.
Lente promenade côté Océan , la car arrive, j’embarque.
A la sortie de Ohope, arrêt pour prendre des écoliers, bambins et -bines de 8 ans environ. La plupart tiennent leur chaussure à la main et vont pieds nus. Cela confirme mon hypothèse car ce sont là des quartiers « chic » et on va les déposer en haut des collines où le chic devient luxueux et où les mumms attendent dans de grosses cylindrées.
Partout des fleurs comme si l’on était en été. Sur les arbres, en mix borders, massifs etc. Le temps est resté parfait : beau et doux. Une belle journée. Comment ne pas être en paix…
L’île parait flotter entre ciel et mer.
Petite parenthèse dans le boulot quotidien : le web book qui avance bien. En partie p
ublié sur site propre il n’est pas encore public. Comme une maison : le hors d’eau est pratiquement achevé. Reste…le reste !